VIA vous présente aujourd’hui le film “Close” de Lukas Dhont. Vous pourrez voir ce film dans vos cinémas romands dès ce mercredi 9 novembre 2022.

Le réalisateur belge Lukas Dhont nous avait déjà offert un très beau film avec « Girl », qui avait abordé la transidentité, l’enfance, la masculinité et la tendresse, en racontant l’histoire de Lara, 15 ans, qui rêve de devenir danseuse étoile, mais, surtout, de devenir une femme, car Lara est née garçon.

Cette fois-ci, avec son nouveau film « Close », le réalisateur met en scène l’histoire d’une amitié entre garçons où Léo, 13 ans, va s’éloigner de son ami Rémy, afin de mieux coller à la norme masculine dominante : hockey sur glace et burgers, plutôt que promenades champêtres et inventions d’histoires.

Léo éprouve de la culpabilité après la perte de cette amitié sincère qu’il a pour Rémy, et se ferme sur lui-même (d’où le titre du film). Le film raconte la difficulté que rencontrent deux jeunes amis à être tendres l’un envers l’autre en grandissant.

L’idée de ce film est venue au réalisateur lorsqu’il a découvert une étude d’une psychologue américaine qui a suivi 150 garçons âgés de 13 à 18 ans : à 13 ans, ils parlent de leurs amis masculins comme des histoires d’amour, avec tendresse ; puis ces mêmes garçons ayant grandi, ils perdent leur vocabulaire de vulnérabilité – comme si l’adolescence leur avait pris le langage des émotions.

Le film aborde donc les effets de la masculinité toxique : très tôt, on apprend aux jeunes garçons à ne pas être en contact avec leur monde intérieur et à prendre leur distance face aux autres – c’est d’ailleurs le sentiment qu’a pu ressentir le réalisateur dans son enfance.

Ce dernier a donc voulu amener sur grand écran cette tendresse dans le monde de jeunes enfants masculins, car il trouve que ces images d’intimité sont rares et vite connotées sexuellement. Il a aussi voulu parler de la perte de l’innocence, l’adolescence étant le moment où l’on comprend que nos actions ont certaines conséquences, avec la culpabilité que cela peut provoquer, et l’impossibilité d’en parler.

Si ce long métrage peut être vu comme un film « queer », l’auteur en parle d’abord comme un film qui parle de l’amitié intime et qui est donc universel : « avoir un ami qui se transforme, et qu’on perd d’un coup, ça peut vraiment nous laisser le coeur brisé ».

Retrouvez ici les liens vers les informations données : 

Captures d’écran : interview du réalisateur par le journal 24heures & présentation du film dans le programme du Ciné-Festival